La bronca médiatique et politique, soulevée par le projet de création d’une Super Ligue européenne de football, paraît assez curieuse dans un environnement libéral. Surtout, comme le cinéma ou l’édition, le football professionnel est une activité économique comme le montre la cotation de certains clubs en Bourse comme l’OL ou la Juventus.
En effet, le football professionnel est une activité économique au sens propre du terme à mi-chemin entre le spectacle, les médias et l’équipement sportif. Ainsi, le football génère par exemple en Allemagne 110.000 emplois. Aussi, un club comme Manchester United a pu se faire coter à New York, en levant 233 M$. D’ailleurs, un indice boursier, STOXX Europe Football Index, existe et couvre tous les clubs de football cotés en Europe.
Dans ce cadre, il est assez curieux de voir des hommes politiques libéraux s’insurger contre la décision de clubs de créer une compétition quasi-amicale sans pour autant quitter leurs championnats respectifs.
Surtout, au tennis, Gerard Piqué a déconstruit via sa société, l’ancien format populaire de la Coupe Davis, vieux de 118 ans, pour le transformer en une compétition hybride disputée en une seule semaine dans un seul pays. Aussi, la Formule 1 qui est l'un des événements sportifs les plus médiatisés, est gérée par Formula One Group du groupe américain Liberty Media Group.
De plus, en quoi, le football serait différent du cinéma ou de la littérature. En effet, les hommes politiques ne sont nullement choqués de voir les grands studios rafler la mise sans financer les jeunes réalisateurs ou les acteurs moins connus. Il en est de même dans le monde de l’édition et des écrivains.
Ainsi, cette bronca est surtout une réussite dans la communication de l’UEFA qui a habilement mobilisé les pays et les clubs écartés de la Super Ligue. De même, les hommes politiques tentent souvent de capitaliser sur le football pour vampiriser sa popularité. Ainsi, Macron et Johnson ont senti le coup en jouant sur la fibre sociale des clubs écartés.